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Le 20e siècle : le 20e moderne

Mosaique à l'entrée de l'immeuble HBM de la rue d'Annam.
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Les HBM
A partir de 1894 l'Etat prend une série de mesures pour que les populations les plus pauvres puissent se loger à peu près décemment. la loi Siegfried (1894) crée la notion de HBM (habitations à bon marché), et la loi Bonnevay (1912) prévoit la construction de logements par l'Etat. Un nombre relativement important de HBM sont construits dans le 20e arrondissement. La fondation Lebaudy au 5-7 rue d'Annam en est un exemple. La cité Bonnier, au 140 rue de Ménilmontant, édifiée en 1925 est un ensemble de trente batiments. Elle a fait l'objet d'un réaménagement important dans les années 1990, huits batiments ont été détruits, un jardin a été créé et une nouvelle rue a été ouverte. De nombreux batiments en briques rouges situés le long des boulevards des Maréchaux sont également des HBM construits entre les deux guerres.
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L'immigration
Au 19e siècle, la population du 20e arrondissement qui ne cesse de croître par des apports de l'extérieur, accueille des parisiens et de proviciaux mais relativement peu d'étrangers. A partir du début du 20e siècle, l'immigration en provenance de l'étranger ou des territoires d'outre mer devient plus importante. Au début du siècle des réfugiés juifs askénases, chassés d'Europe centrale où ils sont persécutés, s'installent dans le 20e. Ils se concentrent surtout dans le bas de Ménilmontant. Des arméniens fuyant les massacres arrivent à Belleville. Des italiens fuyant la dictature de Mussolini trouvent refuge à Charonne. Des Espagnols, Grecs, Russes s'installent également dans l'arrondissement.
Dans les années 50 et 60, le 20e arrondissement accueille des immigrants du Magreb. Une importante communauté algérienne, principalement kabile, s'installe vers les boulevards de Belleville et de Ménilmontant. Ce sont pour la plupart des ouvriers, venant travailler dans l'industrie mécanique alors en pleine expansion.
Dans les années 80, l'immigration en provenance d'Asie du Sud-Est se développe. Restaurants et magasins chinois s'installent dans le bas de la rue de Belleville. Turcs, indiens, pakistanais, africains d'Afrique sub-saharienne trouvent également à se loger dans l'arrondissement.
L'apport constant de populations, le plus souvent ouvrières, provenant du centre de Paris tout proche comme des pays les plus lointains a façonné une population du 20e arrondissement originale. En une génération, l'intégration scolaire et la camaraderie d'usine ont transformé l'étranger en authentique Parisien. En même temps, cafés kabiles, patisseries orientales, épiceries italiennes, restaurants chinois et associations culturelles diverses attestent d'une grande mixité culturelle.
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Plaque commémorative, rue de Ménilmontant
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L'occupation et la Libération
Le 20e arrondissement subit l'occupation allemande comme toute le nord de la France, à partir de juin 1940. De nombreuses familles juives sont déportées. Le rationnement est imposé à tous. Mais dès 1940 la résistance s'organise malgré la répression. A partir de 1944, les actions deviennent plus visibles et de plus grande envergure. Le 19 juin des FTP libèrent quatres résistantes qui étaient gardées par deux inspecteurs de police à l'hopital Tenon. Le 14 juillet, une grande manifestation a lieu rue de Belleville à laquelle participent 20000 personnes. Le colonel Rol-Tanguy, chef des FFI, appelle le 18 aout à la mobilisation de la population parisienne. La mairie du 20e arrondissement est prise le 19. Elle devient le poste de commandement des insurgés. Des barricades sont élevées dans tout l'arrondissement. Le 23 aout les insurgés bloquent deux trains de ravitaillement de l'armée allemande sous le tunnel entre la rue de la Mare et les Buttes Chaumont, l'escorte allemande doit se rendre. Le 25 Paris est entièrement libéré.
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Immeubles rue des Couronnes
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La reconstruction des ilots insalubres 1950-1975
Après 1945, Paris entame une grande opération de rénovation urbaine dans tous les arrondissements périphériques. De grandes zones sont déclarées ilots insalubres et sont appelées à être détruites pour permettre la constructions de grands immeubles modernes conformes aux théories de Le Corbusier. Le 20e arrondissement comprend deux ilots insalubres : l'ilot n° 7 à Belleville et l'ilot n° 11 autour de la rue des Amandiers.
Pendant vingt ans, le bas de Belleville et de Ménilmontant sont transformés en un vaste chantier avec d'importants déplacements de population. Les premières barres sont construites dans l'ilot n° 11 rue des Panoyaux à la fin des années 50. D'autres suivent sur l'ensemble des deux ilots.
Si les nouveaux logements apportent le confort moderne à des habitants qui vivaient avant dans des conditions plus difficiles, les déplacements de population sont mal vécus et ont des effets néfastes sur la vie locale. Certains habitants ne retrouvent pas de logement dans les nouveaux immeubles au loyer parfois plus élevé. L'ancien cadre de vie est parfois regretté par la population. A partir 1975, la politique de la ville s'infléchie, à la fois sous la pression d'associations locales comme la Bellevilleuse et devant les difficultés rencontrées lors de ces grandes opérations. Les grandes barres et les tours monumentales ne sont plus regardés comme une solution idéale. Progressivement les opérations de rénovation se font plus respectueuses de l'habitat existant et de leurs habitants.
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Le boulevard périphérique
Le développement de la circulation automobile dans les années 60 et 70 amène la construction des autoroutes, et à Paris, du boulevard périphérique qui doit relier les autoroutes entre elles et permettre un contournement de Paris rapide et simple. L'espace autrefois occupé par les fossés des fortifications est choisi pour recevoir cette voie rapide. Cet espace est dans le 20e arrondissement en grande partie occupé par des jardins familiaux. Le boulevard périphérique sera mis en service en 1975, il ne tardera pas à se transformer, de voie rapide en voie embouteillée.
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HLM passage des trois portes
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Programmes immobiliers des années 80-2000
A partir des années 80, les opérations de rénovations urbaines se font le plus souvent en respectant le tissus urbain préexistant. Le tracé des rues est conservé. Les constructions nouvelles s'intègrent d'avantage dans l'environnement existant. La hauteur des immeubles est limitée. Parfois des immeubles sont réhabilités plutôt que d'être reconstruits. Les réalisations faites dans le secteur de la rue des Cascades, dans de la rue des Muriers ou dans celui de la rue Saint Blaise en sont des exemples.
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